La loi Gutt
Le Ministre des Finances, Camille Gutt, réfugié à Londres avec le premier Ministre Pierlot, le Ministre des Affaires Etrangères, Paul-Henri Spaak et le Ministre des Colonies De Vleeschauwer constituaient le gouvernement officiellement reconnu par les Alliés et exerçant l'autorité de la Belgique pendant la seconde guerre mondiale.
Estimé pour sa grande compétence, Camille Gutt mis à profit son séjour à Londres pour mettre au point l'opération qui allait porter son nom et remettre la Belgique sur le chemin d'une nouvelle prospérité dès la fin de la Guerre.
Il fallait, tout d'abord, neutraliser la terrible inflation provoquée par les Allemands qui avaient fait fonctionner la "planche à billets" sans aucuns scrupules.
Il fallait aussi ponctionner les importants bénéfices irréguliers que certains ne se sont pas gênés de faire pendant l'occupation. Quelques jours après la libération tous les comptes furent bloqués, l'argent rentré et remplacé par une somme de 2.000 frs par personne.
Les nouveaux billets de banque, imprimés en grand secret en Angleterre, furent acheminés en Belgique tout aussi secrètement. Sans entrer dans les détails, cette opération fut très bénéfique quoique très impopulaire.
Les titres au porteur durent être remplacés par des nouveaux titres ou être régularisés par l'Institut Belgo-Luxembourgeois du Change. Cette opération se voit sur les titres par l'apposition, au dos, d'un bordereau au nom de l'IBLC. Pour les nouveaux titres, ils devaient porter la mention: "titre créé après le 6 octobre 1944" .
Sans entrer dans les détails, tous les titres ne portant pas cette mention étaient donc sans valeur boursière. Des exceptions, comme par exemple, les titres de faible valeur ou les patrimoines de certaines ASBL comme les ordres religieux ou les organisations caritatives.
Ci-dessous, titre de la S.A. Sobelair créé après le 6 octobre 1944.
Ci-dessous, agrandissement de la mention se trouvant au centre de la bordure supérieure.
Ci-contre, certificat de déclaration apposé au verso des titres rentrés pour la régularisation de 1944.